Où, Quand, Comment la carpe ?

( R. de Saint-Seine )

Vous trouverez sur le web bien des articles sur la pêche de la carpe. Il est difficile d'être complet sur le sujet mais je vais essayer une synthèse permettant une vision globale et complète de cette pêche tehnique.

Que ce soit en  étang, en rivière ou en lac, la pêche de la carpe ne s'improvise pas. Chaque milieu nécessite la mise en oeuvre d'une technique suceptible de vous amener au succès.

La carpe en étang

Le pêcheur sera en hiver contraint au repos. Dans bien des régions, on se trouve face à des étangs vides, voir à des étangs gelés. L'activité de la carpe est alors très réduite. Elle se tient bien callée sur les fonds, là où la température reste certe très fraiche mais relativement constante.

Mais cela change quelque peu avec les premiers vrais rayons de soleil. La nature sort de sa torpeur dés que le thermomètre reprend quelques degrés et que les journées deviennent plus ensoleillées. La carpe retrouve dans le même temps quelques activités et va dès avril, reconstituer ses réserves en vue de la reproduction. Elle préfère alors les hauts fonds, où l'eau est suceptible de se réchauffer plus vite.

Le printemps est incontestablement la bonne saison pour la pêche de la carpe.  Un bon poste est souvent un haut fond, pas trop éloigné des berges et recouvert d’herbiers. Bien exposé au soleil, et situé dans un endroit calme, ce haut fond sera sans doute le meilleur des postes surtout s'il est en plus protégé des vents d'Est.

L’été, les carpes se nourrissent plus souvent la nuit et s'approche souvent des berges en quête de quelques nourritures. La pêche connait de bons moments l'été venu. Alors que la température de l'eau est à son plus haut annuel, les carpes se retrouvent souvent en début et fin de journée à proximité de brodures ombragées ou au plus profond sur des fonds riches.

L'automne venu, la baisse des températures est pour la carpe, un signe. Elle sait que l'hiver sera bientôt de retour et cherche alors à constituer les réserves nécessaires pour l'affronter. Elle est alors très active et accepte facilement ce qui lui apportera de quoi faire face à la rigueur de la saison froide.

La stratégie d’amorçage en étang

Si vous n'avez pas trouvé le poste idéal et que vous n'ètes pas certain d'y trouver le poisson, l’amorçage d’accoutumance est une bonne stratégie. Cela vous prendra 3 ou 4 jours mais afin d’habituer les carpes à venir se nourrir sur le poste, le fait de venir (à la même heure) y déposer quelques bouillette et du maïs sera la solution.

A ce stade, vous pouvez très bien donner aux carpes quelques habitudes quotidiennes avec une bonne casserole de maïs (2 kg) et 3 bonnes poignées de bouillettes (une quarantaine).

Si par contre votre observation vous a fait choisir un poste où les carpes sont en activité, l’amorçage en cours de partie de pêche sera le juste nécessaire pour capturer le beau poisson. Dans ce cas, pour votre journée, 4 kg de mais et 1 kg de bouillettes suffisent amplement. Croire qu'il faut bien plus sur un poste actif est une erreur, et vous n'obtiendrez pas grand chose de plus avec un amorçage massif.

Cette stratégie d'amorçage ne vaut que pour la belle saison. En hiver, la carpe se nourrit bien moins et a tendance à rejeter ce qui est trop riche. L’amorçage doit être plus léger. Choisissez donc d'amorcer avec des graines bien cuites pour faciliter sa digestion et des bouillettes pas trop riches en protéines. Ne risquez pas un amorçage imprécis et trop important. Pour cela l'emploi de la "chaussette" et du fil soluble est tout à fait recommandé. Vous évitez ainsi une disperssion trop importante de vos graines et bouillettes et n'aurez pas besoin de relever trop souvent vos lignes durant la journée.

La carpe en lac

La pêche de la carpe est différente d'un lac à l'autre.  C'est déjà le cas en fonction de la topographie des lieux. Si sur certains lacs, les berges sont abruptes avec, à quelques mètres du bord, de belles profondeurs, d'autres lacs offrent des berges en pente douce avec de beaux herbiers.

Ceci étant un grand lac est un monde qui ne se découvre pas facilement et demande bien plus d'attention pour se dévoiler. A un repérage minutieux, le fait de parler avec les habitués donnera au carpiste de passage de précieuses indications. Certains fréquentent les lieux depuis leur plus jeune age, et auront certainement quelques indices à vous fournir.

D'une manière générale, au printemps, les secteurs peu profonds attirent les carpes. Comme dans les étangs c'est dans ces endroits que l'eau se réchauffe le plus vite et où la végétation pousse dès le début des beaux jours. Hauts fonds, abords d'une île, sont donc à observer avec beaucoup d'attention.

La stratégie d’amorçage en lac

Si l' endroit est peu fréquenté et peu pêché, et dès lors que les carpes sont là en nombre, l'amorçage massif est recommandé sauf en hivers. Les carpes, pas habituées à une telle abondance ne resteront pas indifférentes et seront vite sur le coup.

Par contre sur un lac où la pression de pêche est forte, les carpes deviennent très méfiantes. Aussi, le choix des graines et des bouillettes devient primordial et le carpiste devra faire preuve de patience. L'emploi de pellets peut être un plus de par sa caractéristique de diffusion et son attractivité. La stratégie peut consister à proposer, durant les quelques jours qui précèdent, quelques poignées de graines et bouillettes, en variant la distribution entre 2 coups accessibles à partir du poste.

Lors de la préparation de vos coups veillez à bien étaler l'amorçage. D'autres poissons seront eux aussi attirés et éveilleront la curiosité des carpes.

La carpe en rivière

L’automne est, en rivière, la meilleure époque de l’année pour pêcher la carpe. La raison est très simple. C'est dans les eaux courantes que s'amorce le fléchissement général des températures. La carpe comprend vite le signal d'un automne qui est bel et bien là et d'un hiver qui viendra ensuite. Aussi, son objectif instinctif est de constituer les réserves qui lui seront utiles. La carpe reprend alors une activité certaine pour se nourrir en parcourant de grandes distances.

Les carpes manifestent leur présence très tôt le matin et en soirée par le marsouinages et le saut. Après un repérage attentif, le but du carpiste sera, en rivière, de capturer la carpe lors de ses migrations entre zones de repos et zones de nourrissage.

La stratégie d’amorçage en rivière

Préparer son coup n'est pas superflu. Certains pensent que c'est même indispensable et que l'accutumance ne sera effective qu'après une semaine d'amorçage sur une zone de quelques dizaines de M2.

La granulométrie des produits dispersés sera variable et suceptible d'attirer plusieurs espèces sur le coup. Ne pas voir là un inconvénient, bien au contraire. Aattirer une certaine activité sur le coup n'a d'autre objectif que de rassurer la Carpe et de faire s'envoler sa méfiance. Pour cet amorçage d'accoutumance, les graines offrent de nombreuses possibilités.

Matériels adaptés pour la carpe

Les hameçons

Lors d'une sortie, ayez toujours plusieurs types et plusieurs tailles d'hameçons. Il sera alors possible de faire face à toutes les situations. Ainsi veillez à avoir du n°2 au n°8 et ce que ce soit pour des hameçons à pointes décentrées, à longues ou courtes hampes, à pointes rentrantes, à ouvertures larges...etc. Vous trouverez dans ces marques de très bons modèles. Fox...Ashima...E.S.P...Drennan...Kamasan...Nash...VMC...

Préférez des hameçons forts de fer (résistants) et dont le piquant soit sans défaut. C'est primordiale. Si le moindre doute subsiste, n'hésitez pas à changer d'hameçon ou passez quelques coups de lime diamant.

Nylons et tresses

Pour équiper votre moulinet, si le nylon offre l'avantage de l'élasticité et donc de plus de douceur dans le combat, il impose néanmoins un ferrage plus ample pour avoir la certitude d'une bonne accroche. Un 30/100e est suffisant et vous permettra de pouvoir pêcher sans problème.

Le fluocarbone, d'une discrétion absolue avec une quasi invisibilité sur le fond, est particulièrement recommandé pour faire face à des poissons méfiants. Ce peut être le cas là où la pression de pêche est importante. D'une très bonne résistance à l'abrasion, son coût peu à lui seul justifier de l'employer surtout pour confectionner des bas de ligne dont on tient à ce qu'ils soient des plus discrets.

La tresse est, de nos jours, utilisée par de nombreux carpistes. Elle offre l'avantage d'avoir une excellente résistance à l'abrasion ainsi qu'au vieillisement. Mais ce n'est pas là son seul avantage. La tresse plus fine et très souple a, pour une résistance donnée, un damètre bien moindre que le nylon. Sur un moulinet, la capacité de stockage se trouve ainsi améliorée.

S'il est possible de lancer à longue distance, il est important de noter un échauffement bien plus important sur les anneaux. Aussi, il ne convient pas à toutes les cannes...celles équipées d'anneaux avec des bagues en céramique ou plastique.

Au ferrage, la tresse vous met en contact direct avec le poisson. Aussi, si le ferrage reste à faire, il n'est pas nécessaire de ferrer avec trop d'amplitude.

La résistance et la souplesse de la tresse en font un partenaire pratiquement incontournable pour la confection des bas de ligne. Pour cette utilisation très spécifique, ont trouve dans le commerce toute sorte de variantes afin de répondre aux conditions de pêche les plus variées. Flottantes ou coullantes, ces tresses existent dans différentes couleurs.

Bien des pêcheurs arrivent au bord de l'eau avec des bas de ligne confectionnés avec beaucoup d'attention à la maison. Un petit trésor soigneusement rangé dans des pochettes très pratiques.
 

La carpe à la longue canne

Pour cette pêche, il convient d'utiliser une longue canne adaptée et conçue pour. En effet, s'il s'agit de capturer des Carpes, elle doit offrir souplesse et résistance. Garbolino et Browning, entres autres, ont des modèles tout à fait étudiés pour cette pêche.

En présence de carpe de moins de 10 kilos, un élastique intérieur de 1,8 mm (Milo) monté sur les 3 éléments de tête suffira. En montant une tresse de 14/100 et un bas de ligne nylon de 30/100 sur lequel vous utiliserez un hameçon n°6, vous ferez face à de beaux poissons. Il conviendra néanmoins de mener le combat, en faisant preuve de patience et sans geste brusque. Cette pêche est plutot une pêche toute en souplesse.

Pour des carpes d'un poids supérieur, et en dehors d'un choix de canne bien étudié, le montage sera là en concéquence. Il y a dans ce cas, nécessité de monter un élastique robuste (diamètre 2,8 mm), et sur les 4 derniers éléments. Il s'agit là d'un élément essentiel qui encaissera les fuites et coups de tête parfois brusques et tout en force des plus belles carpes. Aussi, employez un élastique de bonne marque. Sa longueur, offira le frein progressif nécessaire lors de sa sortie, qui peut paraitre parfois extraordianire pour ne pas dire inquiétant. . Tresse et nylon seront en concéquence du diamètre immédiatement supérieur, sans qu'ils contituent l'essentiel de votre montage pour grosses carpes.

Lors du combat, soyez calme, ferme et patient. Ne laissez pas de répis à la Carpe. En maintenant un effort constant, tout en suivant la direction de fuite, la Carpe perdra petit petit ses forces. Cela prendra indiscutablement de longues minutes et demandera toute votre attention et une concentration extrème. Cette technique rencontre de plus en plus d'adeptes. Selon leurs dires, la plus grande satisfaction sera après un beau et long combat, jamais gagné d'avance et qui ne sera victorieux qu'au moment ou le poisson sera dans l'épuisette.

Avis d'un passionné
Romain Grivillers

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